D’année en année, le vélo prend de plus en plus d’importance dans les déplacements urbains.
Il présente de nombreux atouts, en commençant par l’usager qui en retire de nombreux avantages. C’est un moyen rapide et efficace pour les trajets courts (1)(2). Inutile de tourner pour trouver une place de stationnement, le cycliste peut garer son vélo juste à côté de sa destination. C’est également un moyen de locomotion très économique. Il favorise les échanges, il est très facile de s’arrêter pour saluer un ami, les passants vous abordent plus facilement qu’ils le feraient avec un automobiliste. Et bien entendu, c’est un mode de transport qui entretien la forme physique.
Le vélo présente aussi de nombreux avantages pour la gestion du centre urbain. Il résout les difficultés liées au stationnement. Il est possible de garer un grand nombre de vélos sur une petite surface. Il ne nécessite pas l’aménagement de chaussées larges comme pour la circulation des voitures. Il est peu onéreux à l’achat et à l’entretien. Il est silencieux, ce qui est appréciable pour les riverains.
Enfin il préserve la planète. Il ne crée pas de gaz à effets de serre et il est non-polluant.
Pour toutes ces raisons, l’utilisation du vélo en ville connait un intérêt croissant. La dernière enquête de la FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette) le montre (3). Elle a rencontré un grand succès avec plus de 125000 réponses et 436 classées (avec plus de 50 réponses). Les résultats seront disponibles en février 2020.
Le bilan de l’enquête précédente lancée en 2017 résume les principaux critères qui favorisent l’usage du vélo en ville : un réseau de piste cyclable complet et sans coupure et des zones de stationnement.
Pour faire face à cette demande, beaucoup de villes ont repensé le transport urbain autour du vélo. Le Web regorge de tels projets (5), (6), (7).
L’enquête de la FUB (4) montre que les villes de l’ouest et de l’est de la France ont créé des conditions plus favorables. La région méditerranéenne est en retard.
Mais ce constat est en train d’évoluer. La métropole Aix-Marseille-Provence et le département ont lancé un vaste projet de développement des voies cyclables. Ce plan, qui correspond à un investissement de 100Millions d’euros, prévoit la création de 250km de pistes cyclables en 5 ans.
Certaines villes de la région n’ont pas attendu, c’est le cas par exemple de Châteaurenard qui affiche sur le site la ville un plan de son réseau cyclable.
Qu’en est-il à Pélissanne ?
La topographie y est favorable, il y a peu de dénivelé dans la zone urbaine.
En revanche, les infrastructures sont peu développées
Il y a très peu de zone de stationnement, presque aucune dans le centre.
Les pistes cyclables sont fractionnées. La photo 1 illustre 2 itinéraires qui utilisent les pistes cyclables, du Boulevard de la Draisine et de la route de Salon. Les segments verts indiquent les pistes cyclables ou les chemins sans danger, les segments rouges les parties non emménagées ou les carrefours dangereux.
Bien que cet itinéraire ait été choisi autours des principales voies cyclables, ces discontinuités les rendent inutilisables. Au résultat, très peu de cyclistes les empruntent.
Photo 1 : Itinéraires cyclables dans Pélissanne (en vert les pistes cyclable, en rouge les zones non emménagées)
Au centre, quelques voies cyclables ont été tracées dans les rues en sens unique. La photo 2 montre l’exemple rue Joffre. Le carrefour avec la rue de la république est très dangereux. Le tracé de la piste cyclable traverse la rue de la république, ce qui semblerait donner la priorité. Les cyclistes ne voient pas les voitures arriver sur leur gauche. Il n’y a pas de panneau de signalisation pour les automobilistes qui n’ont aucune visibilité. Pour limiter le danger, les cyclistes qui connaissent les lieux s’arrêtent. Ce serait moins évident pour un cycliste qui découvrirait l’itinéraire. Heureusement pour la sécurité, ils sont peu nombreux !
La circulation en vélo dans le centre devrait être facilitée par l’existence de la zone de rencontre limitée à 20km/h. Malheureusement ce projet n’a pas été mis en application : la majorité des routes du centre indiquent encore une zone 30km/h (10).
Autre curiosité : un espace pour les vélos a été tracé au niveau du feu de l’avenue Frédéric Mistral (photo 3). Or il n’y a pas de piste cyclable à proximité. Le tracé ne présente aucune utilité.
Photo 2 : fin de piste cyclable Rue Joffre
Photo 3 : Traversée pour vélo au feu de l’avenue F. Mistral
La seule piste cyclable bien conçue est celle entre La Barben et Pélissanne qui a été financée par le département. Cependant le rond-point à l’entrée de Pélissanne n’a pas été emménagé pour les vélos : sa traversée reste dangereuse. Autre restriction importante : la piste cyclable s’arrête brutalement au niveau du stade. Aux heures d’ouverture et de fermeture du collège, les cyclistes doivent se frayer un chemin entre les voitures pour s’y rendre.
Globalement le réseau cyclable très limité manque de continuité et de cohérence. Les emménagements ont été faits au coup par coup sans repenser l’ensemble du projet.
Conséquence de cet état des lieux, les rares personnes qui s’aventurent à utiliser le vélo comme moyen de locomotion dans Pélissanne n’ont d’autre choix que d’emprunter les chaussées à leurs risques et périls.
Autre traduction du manque de considération de la municipalité sur ce sujet : les pistes cyclables n’apparaissent sur aucun plan de la ville.
Il est fort à parier que les résultats de l’enquête 2019 de la FUB qui seront publiés qu’en février mettront en lumière ce bilan très défavorable pour la ville de Pelissanne.
Pourtant Pélissanne dispose d’un vrai potentiel : il existe des chemins ou des routes peu fréquentées : ancienne voie ferrée le long de l’impasse du Bramaire, chemin qui longe la cave coopérative, chemin du Matheron… Certaines routes sont assez larges pour tracer ou isoler une piste cyclable. Les idées déployées dans les autres villes pourraient être appliquées pour assurer la continuité du réseau cyclable et sécuriser les traversées. La photo 5 montre un exemple à Salon-de-Provence : la traversée est tracée après le STOP. Les rues du centre sont trop étroites pour aménager des voies cyclables. L’application réelle de la zone de rencontre permettrait la cohabitation des cyclistes et des automobilistes.
Photo 4 : ancienne voie ferrée
Photo 5 : traversée cyclable à Salon de Provence
Avec ces quelques idées et un projet d’ensemble réfléchi et cohérent, Il serait possible de créer un 1er réseau moyennant un investissement raisonnable pour relier les points névralgiques : écoles, centre, arrêt de bus.
Ce projet s’inscrirait dans les objectifs affichés par la métropole et le département : ils pourraient contribuer à son financement.
Enfin le projet pourrait s’appuyer sur l’expérience et les idées d’associations comme Aprovel (11) et des habitants de Pélissanne.
Il ne manque que la volonté d’une équipe municipale !
- L’utilisation des transports en France https://www.planetoscope.com/Mobilite/1539-deplacements-quotidiens-des-francais-en-voiture-bus-metro-.html
- Les modes de transport les moins polluants https://www.consoglobe.com/les-14-modes-de-transport-les-moins-polluants-cg
- BAROMÈTRE PARLONS VÉLO DES VILLES CYCLABLES 2019 : UN ACTE II POUR QUE LE VÉLO GAGNE LES MUNICIPALEShttps://www.fub.fr/sites/fub/files/fub/Communiques/cp_fub_lancement_barometre_2019_09092019.pdf
- Résultats du Baromètre des villes cyclables – édition 2017 https://www.fub.fr/fub/actualites/resultats-barometre-villes-cyclables-edition-2017